Icône de la culture gothique moderne, The Crow est un personnage issu d’une série de comics éponyme créée par James O’Barr en 1989. Si son adaptation cinématographique de 1994 a élevé l’anti-héros au rang de figure emblématique de la dark pop-culture, ses récits papiers demeurent sous exploités et peu globalement peu connus. Cet article a pour but de lever le voile sur les comics THE CROW, et de faire partager cette atmosphère si mélancolique qui l’accompagne.
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Car oui, THE CROW n’est pas un comics à mettre entre toutes les mains. Écrit par O’Barr qui cherchait à surmonter le décès de sa petite amie – qui a perdu la vie dans un accident de voiture – le comics transpose à merveille toute la détresse que l’auteur à traversé.
Aux limites de notre condition humaine et au-delà de notre imagination réside l’Être Éternel, The Crow. Depuis des temps immémoriaux, il est celui qui vient en aide à ceux qui recherchent à la fois l’amour et la vengeance, et qui sont prêt à tout pour les acquérir. Le pouvoir éternel de ce personnage se traduit par une force possédant les individus qui ont été tués aux côtés ou par un être aimé. Du fait de leur détresse et de leur chagrin, pas seulement envers leur propre mort mais aussi envers leur incapacité à sauver l’être aimé, leur âme ne peut reposer en paix.
Après leur mort, le pouvoir du Crow les pénètrent, soigne leurs blessures mortelles et leur rend la vie. Ce dernier leur apparaît alors en tant que guide spirituel, leur montrant le chemin à suivre pour recouvrer la paix.
Le comics s’intéresse de plus près à Eric Draven, guitariste au sein d’un groupe de rock et fiancé à Shelly Webster. La veille de leur mariage – qui devait se dérouler le soir d’Halloween – le couple rentrait d’une soirée romantique en voiture, jusqu’à ce que le véhicule tombe en panne sur une route déserte. Un gang de voyous s’arrête alors, malheureusement pas dans le but de les aider. Ils tirent sur Eric, le paralysant et l’obligeant à assister au viol puis au meurtre de sa fiancée. Le rockeur décédera de ses blessures à l’hôpital.
Une année s’écoule avant que The Crow ne le fasse sortir de sa tombe un soir d’orage. Il découvre alors que Shelly est morte cette nuit-là, qu’il peut guérir de n’importe quelle blessure, et décide d’utiliser son immortalité pour se venger du gang. C’est en peignant son visage qu’il commence sa vendetta morbide.
Ceux possédés par The Crow – assimilé à un esprit vengeur – gagnent une endurance physique accrue, une invulnérabilité à toute blessure, un pouvoir de psychométrie leur permettant de ressentir le passé, de l’empathie et un pouvoir de clairvoyance.
Pour se pencher sur la symbolique, il est intéressant de noter que le corbeau (crow en anglais) est un oiseau qui est supposé avoir des pouvoirs mystiques en lien direct avec la mort. Son rôle serait de porter les âmes dans l’au delà, mais il s’en trouve incapable tant que tous les torts de celle-ci n’aient été redressés.
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Ici, The Crow suit une âme particulière en quête de vengeance envers les meurtriers de sa fiancée. Sa soif de sang, sa violence et son dépassement des limite en font une un personnage insatiable tant qu’il n’aura pas obtenu vengeance. L’entité possédera de nombreux autres protagonistes, mais Eric reste le plus important.
Les origines du personnage ont connus certains changements au cours de ses différentes publications, notamment par Image Comics. En France, Delcourt se charge de proposer le récit complet en librairie.
THE CROW a connu quatre adaptations au cinéma et une série TV. Cette dernière, THE CROW: STAIRWAY TO HEAVEN, comporte 22 épisodes et ne propose qu’une seule saison, diffusée entre 1998 et 1999. Avant cela, en 1994, Alex Proyas réalisait THE CROW, et propulsait Brandon Lee – le fils de Bruce Lee – au rang de star, mort tragiquement sur le tournage lors d’une scène de tir.
Le film aura trois suites, THE CROW: LA CITÉ DES ANGES (1996) avec Vincent Pérez dans le rôle du Crow, puis THE CROW 3: SALVATION (2000) avec Eric Mabius dans le rôle principal. Par la suite, sort THE CROW: WICKED PRAYER (2005) avec Edward Furlong en Crow. Pour terminer, en 2024, le comics aura le droit à une nouvelle adaptation sous la houlette de Rupert Sanders C’est Bill Skarsgård (connu pour avoir incarné le clown maléfique Pennywise dans la duologie IT d’Andrés Muschietti à la fin des années 2010) qui apparaîtra sous les traits d’Eric Draven.
Avant de conclure, force est de souligner la noirceur et la dépression qui transpire de l’œuvre d’O’Barr. Un débat a vu le jour concernant THE CROW: doit-on considérer une histoire distinctement de son auteur ? Dans ce cas, ce comics aurait-il le même impact si on n’en connaissait pas l’origine, les tenants et aboutissants ? Ou bien, au contraire, faut-il avoir la connaissance de ce background afin de saisir les nuances et le sens de l’œuvre ?
Qu’elle qu’en soit la réponse, O’Barr livre ici un récit intimiste, en se projetant dans son personnage principal et en offrant au lecteur une puissante succession d’émotions et une probable représentation de ses propres démons.
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THE CROW saura vous émouvoir, ou au moins éveiller votre corde sensible. Ce récit est un must-have pour tout fan de comics, et une figure iconique de la pop culture d’aujourd’hui.
L'AUTEUR D'ORIGINE
Wilhelm Bertieux
Ex-membre de l'équipe COMIX'TRÊME, actif entre 2017 et 2021.
